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L’amiante dans les conduites d’eau potable en Belgique : Un risque pour la santé ?

En Belgique, plus de 3000 km de conduites d’eau potable contiennent encore de l’amiante-ciment. Bien que l’inhalation de fibres d’amiante soit reconnue comme dangereuse, des questions persistent sur les effets de son ingestion.

Pourquoi l’amiante est-il dangereux ?

L’amiante est un matériau autrefois utilisé pour sa durabilité. Cependant, l’inhalation de ses fibres est liée à des maladies graves comme le cancer du poumon et le mésothéliome. Aujourd’hui, l’amiante est interdit en Belgique depuis 1998, mais il reste présent dans certaines infrastructures, notamment les conduites d’eau potable.

La présence de conduites en amiante-ciment en Belgique

En Wallonie, plus de 3000 km de conduites d’eau potable contiennent encore de l’amiante. Parmi elles, la Société wallonne des eaux (SWDE) possède 2900 km de canalisations en amiante-ciment, représentant 11 % de son réseau. Des communes comme Frasnes-lez-Anvaing, Ecaussinnes et Namur sont particulièrement concernées. En Flandre, environ 30 % des conduites d’eau étaient en amiante-ciment en 2015.

Les risques pour la santé de l’ingestion d’amiante

Les avis divergent sur la dangerosité de l’ingestion de fibres d’amiante présentes dans l’eau potable. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) n’a pas trouvé de preuves claires des effets nocifs de l’ingestion, mais des études récentes suggèrent un lien potentiel avec certains cancers digestifs. L’Anses recommande donc une surveillance accrue de l’amiante dans l’eau potable.

Quelles mesures à prendre ?

Il est recommandé de s’informer sur la qualité de l’eau dans sa commune et de prendre des précautions en cas de présence de conduites en amiante-ciment. Bien que l’ingestion de fibres d’amiante soit moins étudiée que leur inhalation, il est prudent de rester vigilant et de suivre les recommandations locales.

L’amiante reste un problème majeur en Belgique, particulièrement dans les conduites d’eau potable. Bien que les risques d’ingestion soient encore débattus, il est essentiel de rester informé et de soutenir les initiatives visant à remplacer ces infrastructures dangereuses.

Sources:
Pour en savoir plus, consultez l’article original de la RTBF : Amiante dans l’eau potable : découvrez si votre commune possède des conduites en amiante-ciment.

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Les TFA : une nouvelle menace dans nos eaux potables

L’acide trifluoroacétique (TFA), un sous-produit des PFAS largement utilisé dans l’industrie, représente une nouvelle menace pour la qualité de notre eau potable. Les TFA, composés à chaîne ultra-courte, sont extrêmement persistants dans l’environnement. Issus de la dégradation des pesticides et des gaz fluorés, ces polluants sont déjà massivement présents dans les eaux de surface et s’infiltrent désormais dans l’eau potable.

Qu’est-ce que le TFA ?

L’acide trifluoroacétique est un composé chimique synthétique qui se forme principalement par la dégradation d’autres substances fluorées, notamment des PFAS (substances per- et polyfluoroalkylées). Ces PFAS, que l’on retrouve dans de nombreux produits industriels (pesticides, produits antiadhésifs, textiles), sont connus pour leur extrême persistance et leur dispersion dans l’environnement. Les TFA, en tant que sous-produits, partagent ces caractéristiques, étant très stables et pratiquement indégradables dans la nature.

Contrairement à d’autres composés plus volumineux, les TFA sont des molécules à chaîne courte qui se déplacent rapidement dans l’environnement. Ils sont également très solubles dans l’eau, ce qui leur permet de se diffuser facilement dans les nappes phréatiques et les réseaux d’eau potable. Cela les rend particulièrement difficiles à contrôler une fois qu’ils ont pénétré les ressources hydriques.

Des niveaux alarmants dans l’eau potable

Selon une récente étude du Pesticide Action Network (PAN) Europe, les TFA sont présents dans des concentrations préoccupantes dans les cours d’eau européens et, par conséquent, dans l’eau potable. En Belgique, des échantillons ont montré des niveaux atteignant 1 500 ng/L, dépassant potentiellement les limites de la future directive européenne qui, à partir de janvier 2026, fixera un seuil à 500 ng/L pour la somme de tous les PFAS.

Ces résultats alarmants révèlent que les TFA représentent à eux seuls une part importante de la contamination, souvent proche ou supérieure à la moitié des concentrations maximales autorisées pour tous les PFAS combinés. Il est donc évident que ce polluant a été sous-estimé et négligé dans les réglementations actuelles.

Les dangers du TFA : ce que nous savons (et ce que nous ignorons)

Bien que les TFA soient désormais reconnus comme un polluant omniprésent, les études sur leurs effets à long terme sur la santé humaine sont encore limitées. Toutefois, certaines recherches commencent à révéler des impacts inquiétants. L’institut néerlandais RIVM a récemment étudié les risques potentiels associés à la présence des TFA dans l’eau potable, et bien que les niveaux actuels semblent se situer dans des marges “acceptables”, il existe des préoccupations croissantes quant à leur effet cumulatif.

Les premières études toxicologiques suggèrent que les TFA pourraient avoir des effets sur le système reproducteur et causer des malformations chez les fœtus, comme le montre une étude commandée par le géant chimique Bayer. Par ailleurs, l’Agence allemande chargée des produits chimiques a proposé de classer les TFA comme “toxiques pour la reproduction”.

Ce manque d’études approfondies renforce l’urgence d’une action politique. En attendant, la population est exposée à des risques encore mal définis, ce qui soulève des inquiétudes majeures quant à l’évolution de la contamination dans les années à venir.

L’osmose inverse : la seule solution pour éliminer les TFA

Face à cette contamination croissante, les méthodes classiques de traitement de l’eau sont inefficaces contre les TFA. Leur petite taille et leur forte solubilité les rendent difficiles à capturer avec des techniques conventionnelles telles que la filtration ou le traitement par charbon actif. Actuellement, l’osmose inverse est la seule solution capable de filtrer efficacement les TFA de l’eau potable.

L’osmose inverse est un procédé où l’eau est forcée à travers une membrane semi-perméable qui bloque les impuretés, y compris les TFA. Ce processus peut éliminer jusqu’à 99 % des polluants présents dans l’eau, garantissant ainsi une eau de très haute qualité. Bien que cette technologie soit coûteuse à grande échelle, elle est déjà disponible sous forme de dispositifs domestiques. Les particuliers soucieux de la qualité de leur eau peuvent s’équiper de petits systèmes d’osmose inverse, désormais accessibles sur le marché.

Ces dispositifs, bien que plus onéreux que les filtres traditionnels, offrent une solution efficace pour éliminer non seulement les TFA, mais aussi d’autres contaminants préoccupants tels que les nitrates, métaux lourds et autres PFAS.

Une réponse politique urgente nécessaire

La contamination par les TFA ne montre aucun signe de ralentissement, et les ventes de PFAS continuent d’augmenter dans divers secteurs industriels. Face à cette situation, les organisations environnementales appellent à une action rapide et concertée pour freiner cette pollution avant qu’elle ne devienne incontrôlable.

Les experts plaident pour la mise en œuvre de mesures strictes, notamment la réduction drastique de l’utilisation des PFAS et un renforcement des réglementations sur la qualité de l’eau potable. De plus, conformément au principe du pollueur-payeur, ils demandent que les industries responsables de la contamination soient tenues de financer les coûts liés à la dépollution de l’eau, plutôt que de faire peser cette charge sur les consommateurs et les distributeurs d’eau.

Sources:

1. Le Spécialiste : Cet article explique la présence croissante des TFA dans l’eau potable et l’absence de régulations strictes. Il met en avant les concentrations inquiétantes trouvées dans plusieurs échantillons d’eau, avec des niveaux dépassant les futurs seuils européens pour les PFAS .

2. Pesticide Action Network (PAN) Europe : Cette organisation a mené des études sur la pollution des eaux européennes par les TFA, révélant des niveaux élevés dans les cours d’eau et l’eau potable .

3. Institut néerlandais RIVM : Cette institution a étudié les impacts des TFA sur la santé et recommandé des limites maximales pour leur présence dans l’eau .